A la suite d’un accident grave en 2005, j’ai dû délaisser ma profession d’avocat et changer radicalement de vie. J’ai toujours eu besoin de sortir de la grisaille et du froid, essentiellement à vélo, pour me refaire à la lumière et au soleil. Je cherchais déjà, de par le monde, le contact simple et vrai avec les personnes croisées sur ma route. Le voyage m’amena tout naturellement à la photographie. En autodidacte, je me suis mis à la photo numérique à partir de 2009. Cette autre passion me permet de quitter mon quotidien, de partir à la découverte de l’autre, du différent, de l’inconnu ; de chercher la relation avec la personne devant l’objectif de mon appareil photo, dans le partage et le respect. J’aime à capter l’instant comme un moment précis suspendu de cette relation, parfois éphémère, d’autres fois plus profonde. Je prends ma photo comme je pose mon regard sur les gens : avec amour, amour de ma passion, amour de la rencontre. Chaque photo est ainsi un fragment de temps suspendu, un fragment de la relation établie. Ma pratique est faite essentiellement de portraits de personnages très « touristiques » parfois, de personnes très quotidiennes souvent, dont j’aime transmettre les gestes, les sourires, la perplexité, le mystère. Des portraits dans lesquels on retrouve, comme dans un miroir, des parties de moi-même, mais transformées, décalées : une belle occasion pour le photographe de vivre 1000 vies ! Un moyen aussi de se dévoiler, de se dire de manière indirecte. Par les photos que je me plais à partager, je donne la parole à l’enfant qui continue de vivre en moi et qui, selon mes proches, n’a rien perdu de sa candeur et de sa capacité d’émerveillement, son espièglerie, son désir de tester les limites, son désir d’être reconnu et aimé.